Lors des 6es Rencontres, en 1994, nous avions programmé une rétrospective de l’œuvre de Tomás Gutiérrez Alea et présenté en avant-première Fraise et chocolat qui venait de remporter l’ Ours d’argent à la Berlinale, après avoir été longuement ovationné et distingué de neuf prix au festival de La Havane. Ce film phare, l'un des plus populaires de la cinématographie cubaine a également connu un immense succès public et critique dans le monde entier et a été récompensé par de nombreux prix, dont une nomination aux Oscars.
Titón (Tomás Gutiérrez Alea), ainsi surnommé, est déjà malade et c’est secondé par Juan Carlos Tabío qu’il réalise cet avant-dernier film, désormais un classique, jouant avec brio de l’humour et de l’émotion pour traiter le thème de l’intolérance, de la liberté d’expression et de mœurs.
Alfredo Guevara, alors président de l’ICAIC, disait de Titón qu’il était un “cineasta incómodo” parce qu’il dénonçait les failles du système en place et qu’il le faisait avec tout son talent et son autorité dans la profession. Titón invité aux Rencontres avait dû, au dernier moment, renoncer à venir à Toulouse avec Mirta Ibarra, son épouse, mais nous l’avons rencontré au Festival de La Havane avant son décès en 1996, moment d'émotion et souvenir gravé dans nos mémoires.
Esther et Francis Saint-Dizier, membres fondateurs de Cinélatino

FRAISE ET CHOCOLAT - FRESA Y CHOCOLATE
Réalisation : Tomás GUTIÉRREZ ALEA, Juan Carlos TABÍO
› Cuba | 1993 | 1h50 | D : Tamasa Distribution

La Havane, 1979. Jeune étudiant en sciences sociales, David aime son pays et la révolution castriste. Au sortir d’une peine de cœur, il rencontre Diego qui l’invite chez lui où le militant idéaliste découvre l’univers singulier de l’intellectuel homosexuel. Effrayé autant que fasciné, David décide d’espionner Diego sans savoir que cette rencontre lui offrira l’occasion de questionner ses préjugés et de construire une belle amitié.
Copie restaurée.

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