Plus qu’un entretien avec un grand artiste, Lorenzo Jaramillo, ce film est une œuvre majeure en format HI8 qui condense 98 minutes de délicatesse, de subtilité et d’intelligence. Luis Ospina accueille avec sa caméra la parole intense du peintre, désormais aveugle, victime du mal de la fin du XXe siècle et proche de la mort.

Rachel est la dernière habitante d’un bâtiment condamné à la destruction. Elle doit rapidement trouver une solution pour sauver sa famille.

Jessica décide d’assister à un cours gratuit de yoga. Quand elle obtient le nom de son mantra, sa perception du monde commence à changer à une vitesse folle.

Ce premier long-métrage d’Iván Gaona nous amène dans un village rural où la vie quotidienne des habitants est marquée par la violence du conflit armé vieux d’un demi siècle. Willington essaie de récupérer l’amour de son ex-fiancée Mariana qui est sur le point de se marier avec René (son cousin). Cette histoire d’amour perdu se mêle à des épisodes violents commis par des paramilitaires qui refusent la démobilisation et continuent de sévir dans les campagnes colombiennes. Un film d’actualité dans la période de négociation des accords de paix, qui pose le difficile problème du retour à la normalité dans un pays si longtemps submergé par la guerre. L’auteur utilise certains codes du cinéma de genre pour nous raconter une histoire de triangle amoureux perturbée par l’histoire de la Colombie.

Rosalia, 65 ans, est licenciée après avoir passé la majeure partie de sa vie à travailler dans une usine. Elle serait devenue une ombre si son frère José ne l’avait pas invitée à sortir de la ville qu’elle n’avait jamais quittée pour faire un voyage de 2 000 kilomètres vers Buenos Aires. Ce Doux voyage initiatique dans la lignée de Central do Brasil de Walter Salles, premier long-métrage de la cinéaste.

Vingt-cinq ans après sa mort, la fille de Carlos Pizarro, leader du mouvement M-19, cherche toujours la vérité sur son père. Le réalisateur accompagne les démarches de la jeune femme et parcourt les moments clés de l'histoire récente de la Colombie. À travers ses souvenirs, on s'interroge sur cet homme de guerre qui voulait la paix, un guérillero qui, après avoir rendu les armes, fut assassiné lors de sa candidature à la présidence en 1990.

Dans une petite ville chilienne des années 1940, le jeune Alejandro a décidé de devenir poète, s’attirant les foudres de son père. Mais il est bien décidé d’aller en ligne droite à la rencontre de son destin. Après la renaissance de Jodorowsky cinéaste avec La Danza de la realidad en 2013, l’effervescence se poursuit avec ce nouvel épisode librement adapté de l’autobiographie de l’artiste. Rarement l’acte poétique n’a été aussi revitalisant au cinéma !

Considéré comme le premier film de vampire et d’horreur colombien, ce film de genre
cristallise toute la cinéphilie de cette génération. Roberto Hurtado est atteint d’une
maladie rare qui nécessite des transfusions sanguines massives d’enfants ou d’adolescents
du même sexe. Son personnel l’aidera dans cette entreprise. Accumulant
drogues, assassinats, racisme et tous types de perversions, Pura sangre, selon Luis
Ospina, « ne fait aucune concession à la morale ».
20/3 | 21h20 - 23/3 | 22h00 | CINÉMATHÈQUE SALLE

Le réalisateur de Lucía poursuit son exploration esthétique fondée sur une hybridation plastique du cinéma. Dans Rey, en mêlant au film des images d’archives, de la pellicule grattée, des marionnettes et des supports filmiques en décomposition, il nous emporte au plus près de l’univers intérieur tourmenté d’Orélie-Antoine de Tounens, avocat excentrique originaire de Dordogne qui a fondé le royaume d’Araucania au Chili. Hallucinatoire et unique, la forme du film reflète la trajectoire de cet aventurier qui s’est proclamé roi, a créé une constitution, un hymne et un drapeau. Niles Attalah propose une réflexion sur la subjectivité historique et met en scène un épisode de l’histoire du Chili sur lequel il y a peu d’archives.

Dans les coulisses des traditionnelles « Vaquejadas » (forme de rodéo), Iremar prépare les boeufs avant de les lâcher dans l’arène. Avec Zé, son partenaire de corral, Galega danseuse audacieuse et sexy et Cacá sa fille, ils forment ensemble une famille improvisée mais unie. Là où on ne peut imaginer que des tempéraments rudes, on trouve de la tendresse et de la délicatesse. Aux marges de la fiction, Gabriel Mascaro (Compétition documentaire de Cinélatino 2010 pour Um lugar ao sol) nous emmène dans l’univers reculé, fascinant et complexe, du Nordeste brésilien.

Cuba, 1983. Près d’un petit village de l’est de l’île, Andrés vit reclus comme un paria, maintenu à l’écart par le gouvernement pour ses « problèmes idéologiques » : il est écrivain et homosexuel. Un événement politique international a lieu dans la zone et Santa, paysanne révolutionnaire, a pour mission de le surveiller étroitement pendant trois jours afin d’éviter qu’il ne commette un acte dissident. Au-delà de leurs différences, cette proximité forcée va permettre de révéler ce que les deux êtres blessés ont en commun. Une belle histoire d’amitié qui questionne les thèmes de la tolérance et de la morale imposée, de la liberté de création et de l’embrigadement. Le film rend un hommage aux écrivains privés de liberté d’expression.

Dans ce documentaire, il est question de vie, de travail, de santé, de contamination, d’art et d’habitat dans la décharge publique de Navarro à Cali. Les habitants et les travailleurs filmés assument dignement les difficultés que ce lieu génère et construisent leur philosophie de la vie.