Patricio Guzmán, pour ses études puis exilé sous la dictature, vit quelques années à Madrid. Il y retourne, au début des années 2000, avec appréhension et beaucoup de curiosité. La ville et ses habitant·es, les petites merveilles du quotidien, les habitudes et les secrets le charment. Le film se promène au rythme des passant·es, dans les rues et dans les bars au gré d’une architecture fascinante et des bruits de casseroles et de marteaux-piqueurs.

Une vieille femme s'épuise à chaque mouvement, retranchée dans sa chambre. Chacun des gestes de son corps endolori la renvoie aux années de prison et de torture qu'elle a vécues en tant que détenue politique de la dictature uruguayenne. À la fin des années 1960, Élida Valdomir fut une cheffe armée du mouvement Tupac Amaru et ne renie rien de son engagement. Dans ce quasi huis clos, souvenirs d'hier et images d'aujourd'hui ne cessent de se répondre. Loin d'une élégie nostalgique, le film dévoile peu à peu la lutte toute contemporaine d'une vieille femme qui veut vivre et mourir dignement, comme elle a tout aussi dignement refusé de se soumettre à la répression. Subtile et douce, la caméra installe la relation entre elle et nous.

Dans les rues, des jeunes ferventes chrétiennes, sous la forme d’un gang, frappent, masquées, les femmes qu’elles considèrent comme des pécheresses. Une blessure va changer la destinée de l’une d’elle, loin du chemin de la beauté et de la perfection au féminin. C’est bien le Brésil de l’évangélisme ultra-conservateur qui est ciblé autour d’une vision sociale cauchemardesque de l’exercice de la violence de groupuscules d’extrémistes religieux.

En août 2017, 50 guérilleros, jouent et réalisent le film de leurs propres histoires. Leur vie de combattants·tes et les difficultés à passer à une vie sans armes.

Dans une prison pour mineurs, Ángel et son jeune frère Pulga attendent depuis un an que leur cas soit jugé. Malgré la violence carcérale, des amitiés se nouent, des groupes se créent, par affinité ou solidarité. Autour de Jaime, adolescent révolté, un projet particulier va prendre corps. Pour Ángel va alors se poser la question d'y adhérer ou non. La caméra de la réalisatrice s'approche au plus près de ces jeunes malmenés par la vie, que les expériences ont mûri prématurément, mais dont les rêves sont ceux des enfants qu'ils sont encore. Ce film est inspiré d'événements survenus dans des prisons, centres de détention au Chili.

San Marquitos, petit village de la Costa Chica bâti suite à l’exode provoqué par le cyclone Dolores, ne figure pas sur les cartes, comme s’il s'agissait toujours d'un territoire transitoire, plus de 40 ans après la catastrophe. Nos hicieron noche dresse un portrait empli de tendresse d’une famille et d’une communauté durant les préparatifs de la fête patronale, où se mêlent problématiques intra-familiales et rituels ancestraux.

Trois personnes retournent dans leur village natal de la région d’Oaxaca. Esteban, un migrant, rentre au bout de trois ans et découvre que sa femme vit avec un autre homme. María revient pour enterrer sa mère mais son père la rejette ; elle retrouve Piedad, son amour d’enfance. Toña revit sa propre douleur devant l’abus sexuel dont sa fille est victime et elle rentre affronter sa famille. Un seul lieu, un seul temps et trois histoires parallèles.

Senobia Cerrud a recueilli inlassablement des éléments naturels et des fragments d’objets à partir desquels elle a créé un univers personnel, afin de s’extraire du quotidien de son village et pouvoir laisser une trace. Elle décide de monter le « musée des antiquités de toutes sortes » où s’exposent aussi des objets disparates du passé, pour lesquels elle a une affection particulière. Ses amies, plus toutes jeunes, se rappellent d’elle avec affection et nous livrent leurs histoires de vie dans l’intérieur des terres panaméennes. Partant d’un réel intérêt pour la création en dehors du monde de l’art, Para su tranquilidad… propose, au-delà du portrait d’un personnage singulier, une scénographie poétique et inventive.

Junior a 9 ans. Il vit à Caracas avec sa mère et son frère de 2 ans dans une immense barre d’immeuble, véritable microcosme qu’il est curieux d’observer de sa fenêtre. Junior a les cheveux frisés de son père. Il voudrait avoir les cheveux lisses de sa mère. Junior adore chanter, danser avec sa grand-mère et se coiffer devant la glace. Mais pour sa mère, Junior est l’homme de la famille. C’est comme ça qu’elle l’aime... Grand Prix (Concha de Oro) au festival de San Sebastián 2013.

Tiago est un travailleur noir qui vit à Rio Doce, en périphérie d’Olinde, dans le nord-ouest brésilien. Il est aux prises avec des douleurs dans le dos et des problèmes d'argent. Un changement s'opère dans sa vie quand il apprend l'existence de ses demi-soeurs et découvre ainsi l'identité de son père inconnu. Cette rencontre l'amène à questionner sa propre identité, à forger de nouveaux liens affectifs, à modifier sa façon d’être dans le monde et sa manière de le regarder. Entre la banlieue populaire d'Olinde et la classe moyenne de Recife, le film montre deux univers sans gommer la complexité des relations humaines. Un modèle de famille se désintègre et une autre masculinité possible se construit.