Esthétique de la décomposition.

María, jeune maya de 17 ans, vit avec sa famille au pied d’un volcan en activité du Guatemala. Un mariage arrangé l’attend. Alors que María rêve de voir la ville, sa condition de femme de la communauté Cakchiquel ne lui permet pas de changer son destin déjà tout tracé. Mais des complications au moment de sa grossesse la conduisent à rencontrer le monde moderne dont elle rêve. Ce monde lui sauve la vie, mais le prix à payer est salé. Le cinéma guatémaltèque continue à s’affirmer : après Julio Hernández Cordón (Gasolina) naît un nouvel auteur qui a le souci de construire ses histoires à travers un langage cinématographique d’une infinie richesse. Il fait la part belle aux images aussi bien qu’à son projet politique de défendre la place des femmes mayas dans le Guatemala contemporain.

À 13 ans, Juliana fuit le domicile familial où elle est maltraitée. Elle est dès lors confrontée aux dures lois de la rue pour survivre. Elle se coupe les cheveux, se fait passer pour un garçon, et rejoint une bande où ils font ce qu’ils peuvent pour se faire un peu d’argent : chanter dans les bus, vendre des cigarettes, etc. Bientôt l’esprit de révolte s’empare du groupe. Filmé et élaboré par les membres du Groupe Chaski, ce film témoigne de la réalité de la population marginalisée au Pérou dans les années 1980.

Le portrait subtil et touchant d’une petite fille qui cherche à exprimer quelque chose que les adultes n’entendent pas.

20 ans de luttes, de solidarité et des propositions !
Présenté par l’Université Nomade. Débat avec Josie

Une chasse à l’homme blanc.

En 1916, durant la Première Guerre mondiale, un journaliste et chanteur de tango est envoyé sur le front où il perd la mémoire. La cumparsita est un air de tango dont la mélodie fut écrite en 1916 par le musicien uruguayen Gerardo Matos Rodríguez. En 1927, la version de cet air enregistré par Carlos Gardel rencontre un très grand succès. En 1998, La cumparsita est devenue l’hymne populaire et culturel de l’Uruguay.

En s’attaquant à un sujet aussi douloureux que la mort de très jeunes enfants, Carolina Platt prend à bras-le-corps sa propre anxiété et nous permet d’explorer avec douceur et vitalité les chemins possibles de l’interminable combat qu’est le deuil. Le film est né d’un drame mexicain qui a touché de près la réalisatrice : elle habitait dans la ville où l’incendie de la crèche ABC fit perdre la vie à quarante-neuf bébés en 2009. Avec une délicatesse remarquable, la réalisatrice suit les familles d’Emilia et Yéyé, deux enfants morts dans l’incendie. Sa propre fille devient une actrice majeure du regard porté sur la disparition des deux petits. Les images, à distance irréprochable, embrassent la force fragile mais nécessaire qu’il faut pour survivre à la douleur, affronter les angoisses, lutter pour le souvenir et la justice, continuer la vie.

Un révolutionnaire de 87 ans tient une épicerie d’État à Cuba et se demande qui est son fils.

À Ciudad Nuclear, trois générations d’hommes sont contraints de vivre sous le même toit : Leonardo après une rupture sentimentale retourne vivre avec son grand-père, qui est en guerre contre tout et tous, et avec son père plongé dans la mélancolie. Ciudad Nuclear (ville nucléaire), dans la province de Cienfuegos à Cuba, est née d’un projet colossal considéré comme « l’oeuvre du siècle » : la première centrale nucléaire de l’île. Cette ville nouvelle devait accueillir près de 5000 travailleurs. Mais après 1989 et le désengagement de l’appui économique de l’URSS, le projet resta inachevé. Mélangeant images d’archives et fiction, quotidien et surréalisme dans une superbe photographie en noir et blanc, Carlos Machado Quintela réussit à saisir l’indicible pour parler avec perspicacité de la destinée de cette île mythique.

Ce film mosaïque raconte les histoires de trois migrants, qui fréquentent La Salada, marché populaire international, devenu le plus important d’Amérique du Sud depuis la crise de 2001. Ces personnages luttent contre la solitude et le sentiment de déracinement : une fille coréenne et son père se préparent pour un mariage arrangé ; un jeune bolivien tente de trouver du travail ; un vendeur de DVD taïwanais cherche une fiancée pour lui tenir compagnie.