Dans les années 1980 au Chili, en pleine dictature militaire, des radio-amateurs entrent en contact avec de mystérieux êtres, doués de pouvoirs paranormaux, en lien avec les ovnis et vivant sur l’île de Friendship, au large de la Patagonie. En menant une enquête à partir de cette légende urbaine, Isla Alien questionne la construction d'un mythe et son lien avec la dictature chilienne, se centrant sur l'étrange Ernesto de la Fuente, personnage complexe et multifacette dans lequel se nouent fiction et réalité. Mélange subtil d'entretiens, images d'archives, extraits de films et recréations, Isla Alien est un documentaire virtuose et fascinant qui, sur fond de science-fiction, propose une réflexion nécessaire autour de nos croyances. Première européenne.

À Matamoros, ville mexicaine frontalière avec les États-Unis, particulièrement affectée par la violence liée au narcotrafic et aux cartels, un groupe d'hommes crée une danse pour rompre avec leur quotidien. Quoi qu’il arrive, ils se réunissent tous les vendredis soirs. Ensemble, ils conçoivent une manière de défier la notion de masculinité hégémonique en inventant un langage qui conjure la violence et célèbre l'existence. Le film, qui retrace leur parcours, est pensé comme une chorégraphie où les séquences de danse sont entrecoupées par leurs récits. À travers son regard de danseuse et chorégraphe, Leonor Maldonado nous offre un documentaire vigoureux qui met en avant des corps et des rythmes ancrés dans la terre. Première internationale.

Arrêtée pour trafic de drogue, la jeune Yoceli, qui rêvait de voyager, rejoint un univers fait de règles, restrictions et vexations quotidiennes, mais aussi d’amitié, de solidarité et d'amour. L’enceinte de la prison désaffectée de Buenos Aires sert de décor à ce film hybride entre documentaire, fiction et comédie musicale où des personnes auparavant emprisonnées recréent, en les fictionnalisant, des souvenirs de leur vécu en prison. Star de “voging”, danseuse, ou musicien·ne, chacun·e a sa place dans ce microcosme confiné. Avec tendresse et une grande proximité avec ses personnages, Lola Arias réussit à traiter avec légèreté un sujet qui ne l’est pas, en mettant l’accent sur le pouvoir de l’imagination et de l’expression dans un contexte aliénant. Première française.