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La rencontre avec Pedro Gonzalez Rubio
Une barque à moteur, une maison sur pilotis, une faune foisonnante, deux hommes et un enfant. Le décor de Alamar est planté. Il a pour cadre la barrière de corail Banco Chinchorro au large des côtes mexicaines des Caraïbes.
« Je voulais faire un film depuis l’intérieur, m’adapter totalement au lieu filmé, m’impliquer auprès des personnages dans leurs activités quotidiennes, lorsqu’ils mangent, lorsqu’ils dorment. Être là et prendre la température du lieu. Je voulais que le film fasse partie de ma propre expérience».
Malgré la beauté du lieu, il ne s’agit pas, pour le jeune réalisateur mexicain, de décrire un mode de vie idéal. Le propos porte davantage sur la relation père-fils. « Alors, répond-t-il, s’il y a quelque chose d’idyllique, c’est bien l’enfance, si brève mais si puissante dans la vie de chacun de nous. J’ai voulu me pencher sur la manière dont l’enfant perçoit ce qui l’entoure ». Le microcosme parle alors de lui-même. Nous suivons la pêche en apnée du grand-père et la trame de l’histoire se tisse spontanément. L’ensemble des éléments de cet univers quotidien du pêcheur se met en place sans que le réalisateur Pedro González Rubio n’ait à les imposer vraiment. « J’ai un bagage de documentariste, ma façon de diriger ce film a donc été très proche du style documentaire. Je voulais juste avoir plus de contrôle, avoir un scénario à suivre. Nous parlions donc des scènes avec les personnages et eux les faisaient à leur manière. Je me contentais de les suivre avec la caméra, il n’y a pas eu de dialogues préétablis… Nous posions des situations et ensuite nous les suivions à la manière du documentaire. Alamar n’est pas à 100% un documentaire mais pas non plus à 100% une fiction.»
Au final, Pedro González Rubio nous donne à voir ce moment bref de l’enfance, tout à fait particulier et intense. Nous sommes donc loin de son premier long-métrage, Torro negro, coréalisé avec Carlos Armella, qui dressait le portrait sombre d’un jeune toréador extrêmement violent. Et contrairement à la fiction mexicaine qui tend souvent à surdramatiser les événements, il n’y a ici pas de situation de crise ou de conflit. Le film Alamar ne s’inscrit pas dans le mélodrame mais, au contraire, dans une description subtile, usant de nombreux symboles sur un mode de narration très contemplatif.
La mer, personnage à part entière du film, et la barrière de corail pleine de couleurs incitent à fantasmer ce lieu paradisiaque. Mais Pedro González Rubio a souhaité éviter ce travers. « Werner Herzog filme dans des lieux qui ont tout d’exotique à première vue. Pourtant, il a cette préoccupation de ne pas tomber dans l’exotisation de l’autre culture. Durant le tournage de Alamar, je me souvenais de ce réalisateur et de la manière dont il porte à l’image certains aspects des cultures locales qu’il filme. » Dorothée
ALAMAR
Pedro Gonzalez Rubio
(Mexique, 2009, 1h15)
> vendredi 26 mars Cinémathèque à 22h10
> samedi 27 mars Cinémathèque à 18h15
> rencontre à la Cave Poésie le samedi 27 15h30
Ils arrivent
Agnès Bouché, Pedro González Rubio, Sonia Lukic.
Journée solidarité avec Haïti
Toussaint Louverture : Haïti et la France de Laurent Lutaud
Bellegarde 16H00
L’arbre de la liberté de Maxence Denis
Bellegarde 17H10
20h00 Soirée Arte
Moloch Tropical
de Raoul Peck ABC 20H00
Les recettes de l’Arcalt de ces trois films ainsi que les contributions volontaires du public seront intégralement reversées via Réseau Culture Haïti et le Secours Populaire Français
Vues par Cécile Poullet
(équipe Médiateurs)
Moment avec François Sauvagnargues
Moloch Tropical de Raoul Peck [Haïti 2009]
vendredi 26 mars ABC 20h00 et dimanche 28 mars ABC 16h00
Adieu général de Luis Briceno [Chili 2008]
Radar samedi 27 mars Cinémathèque B 13h50
L’Amérique latine à la reconquête d’elle-même de Gonzalo Arijón [France 2009]
dimanche 28 mars Cinémathèque A 14h00
La chaîne ARTE accompagne les Rencontres depuis plusieurs années en présentant des films en avant-première et en proposant des écritures nouvelles. Cette année, le dernier film de Raoul Peck, Moloch Tropical, est projeté vendredi 26 mars dans le cadre d’une journée spéciale Haïti. « L’idée de ce film était de revenir de façon indirecte sur l’expérience politique de Raoul Peck, ancien ministre de la culture en Haïti pendant les années Aristide », explique François Sauvagnargues, directeur de l’unité fiction d’ARTE France. Le cinéaste a écrit le scénario en collaboration avec l’écrivain haïtien Jean-René Lemoine. « Il s’agit d’une tragédie quasi shakespearienne qui porte sur la question du pouvoir et sur la façon dont un président, pourtant élu démocratiquement, perd le sens des réalités pendant les dernières 24 heures de son mandat. On voit comment son épouse, mais aussi les ministres et tous les gens qui l’entourent, profitent de la situation. La force du film réside dans la représentation cocasse et terrible à la fois de l’affrontement entre le président et son principal opposant. » La citadelle d’Henri Christophe où a eu lieu le tournage comprend une charge symbolique très forte dans l’histoire haïtienne. « Construite par des esclaves au xviiie siècle, elle fut utilisée après leur libération pour se défendre du retour des Occidentaux. » Lors de cette projection, l’Arcalt sollicitera une contribution volontaire du public en faveur des artistes et institutions culturelles en Haïti, via le Réseau Culture Haïti et le Secours Populaire Français. Sarah et Nicolas
En partenariat avec les Rencontres, la CCAS* accorde une place très importante à la culture. Le mélange des genres (découverte, enfant, adulte, LGBT…) est un plus pour son projet basé sur la culture et la solidarité. Hervé Fuchs, représentant de la CCAS, connaît bien l’Amérique latine et s’implique véritablement dans ce partenariat. Un véritable échange « efficace et réactif » s’est créé avec les responsables. Durant les Rencontres, des membres de la CCAS verront El hombre de al lado et rencontreront Hayrabet Alacahan (directeur de la Cineteca Vida de Buenos Aires). Le partenariat a de beaux jours devant lui.
Sarah
*Caisse Centrale d’Activités Sociales du Personnel des Industries Électrique et Gazière
El hombre de al lado de Gastón Duprat et Mariano Cohn [Argentine 2009 1h50]
vendredi 26 mars Gaumont 18h00














