Nous sommes dans le Gran Chaco paraguayen dévasté par la déforestation, sur les traces du peuple Ayoreo Totobiegosode, chassé de ses terres. Nous suivons Eami, 5 ans, qui erre dans la forêt tropicale, elle est le dieu-oiseau de la mythologie Ayoreo et recherche ceux qui restent. Une voix off, émouvante par la sobriété du texte et du ton, raconte. À la fois onirique et réaliste, le film porte les marques de l’univers poétique et esthétique de Paz Encina, des images d’une grande beauté, des cadrages précis, une bande-son remarquable, des plans-séquences fixes, durables, qui hypnotisent. Sensoriels, images et sons nous habitent comme trace de cette tragédie. Minimalisme et rigueur pour raconter cet exil sans retour, une mort symbolique et réelle, écho de notre divorce avec la nature.

Ricardo et ses deux filles Claudia et Teresita font du voilier sur un lac du sud du Chili au bord duquel ils ont une maison familiale un peu délabrée. Lorsque trois hommes leur demandent assistance depuis un bateau en grande difficulté, Ricardo préfère les ignorer, les jugeant suspects. Ses filles s'en rendent compte, et indignées, insistent pour leur venir en aide mais, au moment de les aborder, les hommes ne sont plus que deux. Contre la volonté de Ricardo, ils se mettent ensemble à la recherche du disparu. La défiance et l'exaspération vont croissant, les préjugés confèrent à l'expédition une atmosphère de menace de plus en plus pesante alors que la journée s'achève.

Cecila, chirurgienne à la ville, doit revenir précipitamment avec ses deux enfants à la ferme familiale où vivent son père et son frère dans le sud du Chili. Mystérieusement, des dizaines de vaches sont frappées d'un mal mortel et la mère de Cecila, décédée depuis plusieurs années, réapparaît. Cette rencontre surnaturelle dans la maison de son enfance fait ressurgir un passé douloureux en même temps qu'elle en apporte quelques clés.
Le film impressionne par son originalité et son style narratif unique. Selon l'acteur chilien Alfredo Castro, qui joue le rôle du père, il s'agit “d'un des projets les plus créatifs que j'aie lus ces dernières années.”

Dans une prison pour mineurs, Ángel et son jeune frère Pulga attendent depuis un an que leur cas soit jugé. Malgré la violence carcérale, des amitiés se nouent, des groupes se créent, par affinité ou solidarité. Autour de Jaime, adolescent révolté, un projet particulier va prendre corps. Pour Ángel va alors se poser la question d'y adhérer ou non. La caméra de la réalisatrice s'approche au plus près de ces jeunes malmenés par la vie, que les expériences ont mûri prématurément, mais dont les rêves sont ceux des enfants qu'ils sont encore. Ce film est inspiré d'événements survenus dans des prisons, centres de détention au Chili.

Un couple de vieux Quechuas a passé sa vie à élever des lamas dans l'aride altiplano bolivien. Leurs gestes semblent se reproduire à l'identique depuis toujours, dictés par la nature et le soin à apporter au troupeau. Virgilio et sa femme Sisa, pourtant accoutumés à la rudesse de leur existence dans un environnement aussi impressionnant que dénudé et hostile, doivent affronter la maladie et la sécheresse. Leur petit-fils Clever vient leur rendre visite et les incite à migrer vers la ville comme beaucoup l'ont déjà fait, mais le couple résiste, férocement attaché à ses racines. Le sens du cadre et de la photo d’Alejandro est exceptionnel, son scénario sobre et dense, ses personnages traités avec beaucoup de sincérité. Le film a remporté le Grand Prix du jury de la section World Cinema à Sundance, après avoir reçu trois prix à Cinéma en Construction.