Guidés par les percussions et les chants, grands et petits se regroupent pour traverser la jungle colombienne. Ni la chaleur ni la pluie ne les empêchent de rejoindre leur but. Pour la première fois en 20 ans, 150 familles retournent à La Bonga après avoir été forcées de quitter la ville à cause du conflit armé et des menaces des paramilitaires. Il reste peu de l'école et des murs des maisons, aujourd’hui envahis par la nature. Les souvenirs restent eux aussi engloutis sous la végétation. Cette nuit, les danses célèbrent Santa Rosa, patronne du village. Le désir de réinvestir les lieux y est fort. La Bonga donne à voir avec douceur et sobriété les blessures encore ouvertes du conflit armé. Première mondiale.

Nicolás Guillén Landrián a fait partie des exclus de la révolution : cinéaste inventif et libre, il a présenté les choses à sa façon, ce qui n’a pas plu en haut lieu. Malgré les protections, il a payé très cher ses brillants apports à l’ICAIC des grandes années. Ce documentaire est un magnifique hommage, très émouvant, à son génie et à sa persévérance par un cinéaste bien connu à Toulouse (Sergio & Sergei, 2017). Première française.

Hybride entre réflexion poétique et essai expérimental, Las ruinas nuevas aborde les rapports entre les déchets électroniques et l’histoire collective. Pendant dix ans, Manuel Embalse devient une sorte d’archéologue récupérant frénétiquement les objets technologiques abandonnés et enregistrant images et sons. À travers des questionnements, des élucubrations, le récit des événements de sa propre vie et celle - écrite sous forme de poèmes - d’un ouvrier chinois employé par une multinationale, le réalisateur dépeint les éléments de sa quête. Ce matériel audiovisuel viendra constituer un journal personnel et musical, un recueil du matériel informatique du présent, un témoignage sensible de notre ère anthropocénique. Première européenne.
 

Sara est employée domestique chez un docteur fou, enclin au féminicide. Elle est aussi une sorcière, qui communique avec des esprits tout-puissants et rêve de venger la mort de sa filleule, l'ancienne femme de son employeur. Le film prend le parti d’une sorcière luttant contre un mal incarné par un savant fou, dans une chorégraphie macabre de la culpabilité. Entre eux se dessine le Mexique de l’époque, écartelé entre croyances religieuses et désir de modernité.

Au XIXe siècle, dans un hôpital psychiatrique, deux médecins font un pacte : celui qui meurt en premier doit révéler à l'autre la vérité sur l'au-delà. Méndez revisite le mythe de Faust dans un sanatorium rempli de cris d’angoisse des patients. Séance d’hypnose, folie meurtrière, visage défiguré, exécution capitale, mort-vivant et lourd climat mystique, dans une implacable spirale cauchemardesque, le film explose tous les clichés de l’horreur.