Dans une ferme isolée sur les hauteurs, Arcesio vit avec sa mère, une mégère qui l’humilie. Il cache une citerne pleine d’eau. Un trésor qui attise la convoitise de la police et d’une bande de jeunes délinquants.

Un mage a la réputation de faire pleuvoir. Il est en prison, accusé de meurtre. Le patron du narcotrafic le rencontre pour qu’il fasse revenir la pluie. Le mage négocie sa liberté

Une pluie acide s’est déversée sur Cali. La population meurt. Réfugiée sur une montagne déserte à la périphérie de la ville, une femme vit isolée. Elle a le pouvoir de guérir. Le patron de la drogue lui amène sa fille mourante pour qu’elle la sauve.

Une femme qui vient de se fâcher avec son mari sur la route des vacances se retrouve seule avec ses valises sur la route. Elle rencontre un jeune touriste norvégien et tous deux se rendent dans la réserve forestière de Siete Tazas. Une femme de la ville au destin tout tracé remet son histoire en jeu le temps d'un périple touristique en pleine nature. Comme une citation de Wallace Stevens l'annonce en ouverture du film, il faut sortir de son quotidien pour avoir une compréhension de la tournure de sa propre vie. Cette retraite prend ici la forme d'un recueillement dans une nature, elle-même menacée par l'urbanisme galopant. Dans ce cadre, le message écologique passe par la relation intrinsèque homme-nature, où l'un a besoin de l'autre pour retrouver un second souffle dans sa propre existence.

Réalisé par Eduardo Coutinho, décédé en février 2014 et qui fut à l’avant-garde du documentaire brésilien des années 1960 à 1990, et terminé par João Moreira Salles, figure du documentaire brésilien contemporain, Últimas conversas est un petit bijou d’humanité qui aborde avec de jeunes Brésiliens des thèmes aussi variés que la famille, l’amour, la religion, l’identité, la discrimination, le harcèlement, le tout dans une extrême simplicité scénographique.

À Buenos Aires, Carlos Gutiérrez interprète sur scène les chansons d’Elvis Presley. Elvis est pour lui plus qu’une passion : c’est une véritable identité. À tel point qu’il songe à quitter son travail en usine pour réaliser un projet personnel. Alors que certains ont choisi une voie religieuse pour guider leurs pas dans ce monde, Carlos Gutiérrez a choisi de suivre son idole, en l’incarnant chaque soir avec son costume et ses chansons. La vie n’est pas toujours facile pour lui et cette identification passionnelle lui fait tenir la tête hors de l’eau du quotidien où il tendrait à se noyer. Mais un incident le conduit à prendre en charge sa jeune fille avec qui il ne vit plus depuis qu’il est séparé d'avec sa mère. Un scénario qui fait la part belle au portrait psychologique, une mise en scène irréprochable et la composition de John McInerny dans le rôle titre sont quelques-unes des grandes réussites de ce film.

Diego et Miguel vivent dans un appartement délabré dans un immeuble qui l’est tout autant dans le centre de La Havane. Diego, malade du sida, est cloué au lit et rêve de vivre. Miguel lave la vaisselle dans un restaurant de la capitale et rêve de fuir aux États-Unis. Diego libère toute l’énergie qui lui reste dans la parole et affirme haut et fort son homosexualité alors que Miguel semble n’avoir plus aucun désir et se mure dans le silence. Dissemblables au possible, une amitié profonde, secrète, les lie pourtant. Métaphore du présent par le réalisateur de La Vida es silbar (1998) et Suite Habana (2003).

Un jour dans la vie de Marcelo Freixo, député de Rio, menacé de mort, infatigable défenseur des habitants des favelas.

À Rio de Janeiro, São Paulo et Recife, Gabriel Mascaro va à la rencontre de l'élite sociale qui vit dans de grands immeubles dominant la ville avec vue sur la mer. Au cours de ces entretiens, les habitants livrent leurs pensées profondes au sujet de l'injustice sociale, la politique et quelques rêves. Associant ainsi l'architecture à des trajectoires individuelles faites de craintes et de désir, le phénomène de « verticalisation » du paysage urbain brésilien prend dès lors un sens particulier. Sans cynisme, le cinéaste recueille ces propos et donne ainsi l'opportunité d'une réflexion inédite sur l'état actuel de la société brésilienne, que l'on a tendance à retrouver dans les métropoles du monde moderne.

La caméra intimiste d’Óscar Campo consigne les faits d’une manière fragmentée. Il compose ainsi le portrait d’Álvaro Álvarez, ancien médecin qui vit reclus dans les hôpitaux psychiatriques.

Un cuerpo estalló en mil pedazos est un voyage à la recherche des traces de l'inclassable artiste et performeur argentin Jorge Bonino, inventeur d’un étonnant « langage universel », à la créativité débordante et à l’instabilité à fleur de peau. Bonino est raconté par ceux qui l’ont connu, tandis que se dessine une cartographie imaginaire de sa vie. Martín Sappia illustre celle-ci de manière indirecte, avec une attention particulière aux détails et une superbe photographie en noir et blanc. Partant d’un personnage original et complexe et d’un décor non conventionnel, le film parvient à offrir un portrait étrangement émotionnel et à questionner les formes du documentaire traditionnel. Première internationale.