Dans la campagne péruvienne, un groupe d’anthropologues exhume les restes de corps de personnes disparues durant la période de violences politiques qu’a connue le Pérou dans les années 1980. Huit individus sont identifiés. Le neuvième reste « NN », sans identité : personne n’est en mesure de le reconnaître. Fidel, le chef d’équipe des anthropologues, est particulièrement affecté par son travail. Les répressions politiques du gouvernement péruvien, à l’encontre de tous ceux qu’il considérait comme des ennemis, a permis le développement de véritables massacres en milieu rural. Dans ces zones de non droit, il est rare encore aujourd’hui que les parents des victimes entreprennent des démarches auprès de la justice. Héctor Galvez ose se confronter aux fantômes d’un passé traumatique pour faire face au déni de démocratie à l’égard des populations rurales du Pérou.

Nico est argentin et vit à New York. Acteur en galère, “trop blond pour jouer un latino, l’accent trop fort pour jouer un gringo”, il fait des petits boulots pour s’en sortir. Le bébé qu’il garde est son seul point d’ancrage émotionnel. Quand un ancien amant lui rend visite, tout s’écroule, l’obligeant à se confronter aux raisons de son exil. Par la réalisatrice du Dernier été de la Boyita (2009).

Le voyage à Cali de deux jeunes documentaristes argentins partis sur les traces de l’auteur de l’incontournable roman ¡Qué viva la música! d’Andrés Caicedo. Le résultat est un portrait dynamique de l’artiste à travers des témoignages de ceux qui l’ont connu mais aussi de la movida de Cali dans les années 1970, la ville devenue sous sa plume la capitale de « l’éternelle jeunesse. »

Sur les traces de deux défenseurs de droits humains menacés de mort au Nord du Cauca.

Plus qu’un entretien avec un grand artiste, Lorenzo Jaramillo, ce film est une œuvre majeure en format HI8 qui condense 98 minutes de délicatesse, de subtilité et d’intelligence. Luis Ospina accueille avec sa caméra la parole intense du peintre, désormais aveugle, victime du mal de la fin du XXe siècle et proche de la mort.

Un film audacieux qui tire sa force de ses choix formels où l’image se suffit à elle-même grâce à un travail de montage et de cadrage minutieux et trois actrices émouvantes dans leur cheminement vers l’espoir. Trois femmes fuient les violences de la guerre dans les campagnes, violences hors champ, appréhendées à travers leurs souffrances, au-delà de l’anecdote. Un drame silencieux, douloureux, construit sur les visages et corps des victimes de ce conflit armé endémique.

La fille de Nubia est gravement malade. La jeune femme, qui passe de traitement en traitement, est donc patiente, car tel est le mot qui désigne les malades sous traitement. Patiente aussi la mère : elle traverse, têtue, les innombrables tracasseries du système sanitaire, qui font de sa condition de mère de patiente un sacerdoce de tous les instants à l’emploi du temps trop plein de queues, d’attentes, de trimballement de matériel médical… Le film envisage la maladie du point de vue exclusif de cette femme qui se bat au quotidien pour sa fille et le résultat est d’une énergie incroyable. Nubia force l’admiration tout en restant ce qu’elle est, une femme simple, modeste, qui avance avec dignité. On n’est jamais dans le pathos, mais dans la lutte obstinée et droite. Terrible et tonique à la fois.

Un «mamo» parle de la Coca.

Habitants musiciens le long des rues de San Basilio de Palenque, haut lieu de la résistance à l’esclavage.

Sebastián Marroquín, le fils de Pablo Escobar, revient sur l'histoire de son père, tristement célèbre narcotrafiquant colombien, dont le pouvoir a reposé sur l'élimination systématique de ses opposants. Il fut responsable de l'assassinat de trois sur cinq des candidats à la présidentielle colombienne de 1989. De nos jours, ce dernier tente d'entrer en communication avec les fils des victimes de son père. À travers l'histoire personnelle du fils d'un homme emblématique de l'histoire colombienne récente, c'est une décennie sanglante qui est analysée dans l'espoir de retrouver la paix, à l'instar de Sebastián. L'histoire d'un pays rejoint l'histoire individuelle, sondant les responsabilités du passé au présent.