Andrés enquête sur le passé trouble de son père, Jorge, un Chilien arrivé en Allemagne de l’Est quelques années après le début de la dictature de Pinochet. Exilé politique ou espion envoyé en RDA pour le compte de la DINA ? Jorge, qui semble avoir “oublié”, accepte d’accompagner son fils dans ses recherches. Au fur et à mesure que sa trajectoire s’éclaire, les liens affectifs entre le père et le fils se resserrent, tandis que se dessine la machine totalitaire du Chili de Pinochet.

Le projet révolutionnaire "Hogares" (foyers) a vu le jour en exil à la fin des années 1970. Pour pouvoir continuer la lutte au Chili clandestinement, des militants du MIR (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire) ont conçu un espace de vie communautaire pour leurs 60 enfants placés sous la responsabilité de 20 "padres sociales" (parents sociaux). L’histoire est racontée par Macarena Aguilo, une de ces enfants, devenue cinéaste. À travers des souvenirs personnels, elle dévoile une incidence méconnue du coup d’État de Pinochet sur la vie de celles et ceux qui, engagés jusqu’au bout de leur combat, ont dû affronter, quand ils ont survécu, le regard mitigé de leurs enfants. Un film, comme un journal intime, complexe et beau, qui prend le temps d’explorer les consciences.

El proyecto revolucionario “Hogares” vio la luz durante los días de exilio a fines de los años 70. Para poder continuar la lucha clandestina en Chile, los militantes del MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionario) concibieron un espacio de vida comunitaria para sus 60 hijos bajo la responsabilidad de 20 “padres sociales”. La historia es contada por Macarena Aguiló, uno de esos niños y quien luego se convirtió en cineasta. A través de sus recuerdos personales, ella revela un incidente poco conocido del Golpe de Estado de Pinochet, sobre la vida de aquellas y aquellos sobrevivientes que, comprometidos hasta el final en su combate, más tarde debieron afrontar la mirada mitigada de sus hijos. Un filme como un diario íntimo, complejo y bello, que toma el tiempo de explorar las consciencias.

Stephania vit de petits boulots dans la rue. Le réalisateur, qui l’avait déjà filmée dix ans avant, l’incite à regarder le miroir enregistré alors. Naît peu à peu chez Stephania l’irrépressible désir de retrouver les siens. Né dans une famille pauvre du Nicaragua, Stephania s’engage à peine adolescent dans la guerilla sandiniste. Après avoir quitté sa famille et déjà dans un processus de transsexualité, il est adopté par des militants uruguayens. À la recherche de sa nouvelle identité de femme, Stephania s’éloigne ensuite de sa famille adoptive. Pour cette personnalité attachante, qui sait jouer des codes, le retour au Nicaragua, soutenu par le réalisateur et dont chaque étape est pressentie comme un calvaire, apparaît vite comme la catharsis nécessaire pour (re) trouver le goût de la vie. Teddy Award du documentaire à la Berlinale 2015.

Dans un lieu simple et semi-rural, le double portrait d’une jeune fille et de sa grand-mère qui l’a élevée. La jeune fille, mécanicienne de son état, cherche du travail, et sa grand-mère, qui égrène des souvenirs avec humour, souhaite que sa petite-fille vive mieux que bien des jeunes du quartier, mères seules et abandonnées. La relation familiale est tendre, parfois drôle. La vie matérielle, dans ce milieu très modeste, tient avec des bouts de ficelle, ça bricole et ça rit beaucoup. Une très belle image, intimiste, qui dessine peu à peu une société avec ses croyances, ses limites très étroites et les rôles que vivent hommes et femmes : rôles théoriques assignés et réalités de la vie ; envies de vivre et bornes certes imposées par le monde, mais aussi par soi, pour préserver un espace de liberté.

Ricardo, 17 ans, décide de rejoindre un « front de résistance » qui oeuvre contre la dictature. Sa vie change pour toujours lorsqu’il participe à une opération qui se termine avec la mort d'un sénateur, cerveau du coup d'État et de la Constitution. L’homme le plus recherché du Chili depuis son évasion est arrêté à Paris en 2017. Cet événement incite le réalisateur à réécrire son documentaire L'Homme caché (Lauréat de l'appel à projet Cinélatino-France 3-Région Occitanie) qu’il lui avait consacré. Première française.

Au Cimetière Général de Santiago, des fossoyeurs participèrent à l'ensevelissement des victimes anonymes de la dictature dans le patio 29. Aujourd’hui, ces hommes qui déterrent les cadavres pour que leur soit rendue leur identité, acceptent peu à peu de témoigner. Devant la caméra qui les filme dans leur travail quotidien, deux générations de fossoyeurs reviennent sur cette lourde mémoire refoulée : quelques anciens s'ouvrent à leur cadet.